Nous sommes en guerre !
Le monde de l’économie est un monde en guerre ! La martialité du monde économique ne doit pas être éludée, il faut en prendre conscience et l’intégrer dans sa réflexion d’entrepreneur. Les termes usuels tels que la conquête de nouveaux marchés, remporter une bataille commerciale, gagner des positions stratégiques, se battre pour son entreprise illustrent cet état de fait.
Le redressement judiciaire de l’entreprise peut être vécu comme une mort, le projet d’une vie qui implique sa famille et ses collaborateurs peut être amené à disparaître. Tout comme la perte d’emploi il est vécu comme une mort sociale.
La crise sanitaire en cours peut relever les faiblesses de notre entreprise avec le manque de trésorerie et l’impossibilité de passer à un plan de B de production car on n’est pas préparé ou finalement inadapté.
Dans cette situation de guerre pour survivre, l’entrepreneur est seul face à un « brouillard de guerre » (Carl von Clausewitz, De la Guerre). Le dirigeant doit prendre des décisions avec peu d’information dans un climat d’incertitudes. Il doit également lutter dans le marché économique avec de nombreuses contraintes institutionnelles : compagnie d’assurance, société de crédit, URSSAF, municipalité…
La seule ressource dans cette situation est l’Homme. En premier lieu le dirigeant qui doit garder le cap et la motivation dans l’ouragan. Et qui doit également se reposer sur ses équipes. C’est en ces temps de crise que l’on crée de la cohésion en réussissant à fédérer autour de soi.
Ce concept de guerre économique n’est pas académique et peu partagé dans la vision française actuelle. La réalité de cette violence rebute et la nier nous fera courir à notre perte.
Comment faire face à cette crise économique : les 3 stratégies de coping
C’est en 1984 que deux psychologues de Berkeley, Richard Lazarus et Susan Folkman, définissent le coping comme l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux mis en œuvre par une personne pour gérer des exigences qui excèdent initialement ses ressources.
Il existe trois stratégies de coping : s’attaquer au problème, réguler ses émotions ou chercher du soutien auprès des autres.
Le coping centré sur le problème vise à réduire les exigences de la situation ou à augmenter ses propres ressources pour mieux y faire face. Cette stratégie nécessite la collecte d’informations factuelles, de nommer les choses. Cela peut être une concurrence déloyale pratiquant le dumping, un élu ne souhaitant pas le développement de votre activité, un salarié avec de la rancœur voulant couler votre projet, un voisinage refusant la présence de votre entreprise. Il est nécessaire d’être proactif en prenant les devants et en ne cherchant pas l’évitement.
Le coping centré sur l’émotion comprend les tentatives pour réguler les tensions émotionnelles induites par la situation. Cela implique de générer en vous la capacité de reconnaître rapidement une émotion et un état de stress. De s’habituer à réguler ces états par des activités ludiques, de la méditation ou du sport.
Le coping centré sur le soutien social consiste à obtenir la sympathie et l’aide d’autrui. Ici, il ne faut pas hésiter à simplement exposer les faits problématiques à autrui. Cet échange verra peut-être émerger la solution.
Une stratégie de coping sera considérée comme efficace si elle permet à l’individu de maîtriser la situation stressante ou de diminuer son impact sur son bien-être physique et psychique. La clé du succès est dans la confiance en ses propres capacités de résolution. Cette confiance peut être mise à l’épreuve et évaluée lors de la formation sur le leadership. Ce sentiment se consolide tout au long de la vie, pour espérer trouver les ressorts efficaces face à une crise aiguë.
Pour densifier ces sujets je vous recommande :
- sur la guerre économique : le pôle influence de l’intelligence économique Comes
- sur les stratégies de coping : l’ouvrage « Stress, évaluation et adaptation » de Susan Folkman et Richard Lazarus et la revue Cerveau et Psycho n°123